Après avoir vécu 14 ans sur Dignes, J’ai souhaité me rapprocher de ma famille et mon frère vivait sur Montferrat. Ça fait maintenant 2 ans que je me suis donc installé.
Travaillant dans la fonction publique, à la SNCF, j’ai pu bénéficier d’une retraite assez tôt, ce qui m’a permis de me reconvertir. J’ai ainsi entrepris une formation en cuisine. J’aurais à cette époque, ambitionné d’ouvrir un gîte à la campagne, mais j’ai finalement travaillé dans le service à la personne, tout le temps que j’ai habité à Digne.
Une fois à Montferrat, je cherchais du travail et je suis venue proposer mes services aux Collines en attendant. Je connaissais l’œuvre depuis longtemps mais ce n’est pas pour autant que j’aurais choisi de travailler dans cette structure ; les problèmes d’addictions ont en moi une résonnance douloureuse.
Et pourtant, à la suite de ma visite, les choses ont été conduites et depuis, je suis là 2 fois par semaine pour aider en cuisine. Ça permet de soulager Annabelle dans cette tâche et lui permet d’être disponible ces jours-là pour les besoins d’accompagnement des résidents. De mon côté, j’ai toujours aimé la vie communautaire, le partage, la transmission et apporter sa contribution à l’œuvre de Dieu même de manière très modeste, est pour moi un grand privilège et me procure beaucoup de joie.
Je n’ai pas attendu longtemps finalement à trouver un emploi car si je suis venue au début pour la cuisine, je m’occupe depuis 1 an maintenant de la maman d’Annabelle en tant qu’auxiliaire de vie.
Si travailler aux Collines n’était pas mon choix premier, me confronter aux difficultés qui ont conduit les résidents ici, me permet de témoigner de ce que j’ai vécu, de parler de l’impuissance ressentie face à l’addiction des personnes qu’on aime, la souffrance que cela représente.
Mais dans un même temps, tout ce contexte de vie sur la maison des collines, les échanges, les partages, les interrogations, les réponses apportées, les luttes, les combats aussi, sont autant d’éléments qui contribuent à ma propre guérison.