Interview d'Alain Deflaux

Bonjour Alain, pouvez-vous vous présenter ainsi que l’association AC3 ?

Je suis Alain Deflaux, chrétien évangélique et ancien psychologue à présent à la retraite. Je suis le président de l’association AC3, Accueil-Accompagnement-Action, précédemment connue sous le nom « Teen-Challenge », depuis une dizaine d’années.

L’association gère deux structures d’accueil, à savoir la Maison des Collines qui se situe sur la commune de Montferrat dans le Var et qui accueille des jeunes et moins jeunes en situation de dépendance, et le Mas des Oliviers, situé dans la commune de La Verdière dans le Haut Var, qui, depuis 2016, accueille des familles d’exilés. Aujourd’hui, elles sont au nombre de trois.

Comment avez-vous connu AC3 ?

Le pasteur de l’église que je fréquentais à cette époque était alors le président de Teen-Challenge. Il m’a sollicité dans un premier temps pour intégrer le Conseil d’Administration de l’association. Puis, au fil des années, le poste de président a été vacant, c’est à ce moment-là qu’on m’a proposé de l’occuper. J’ai ainsi été le premier président « civil » attendu que mes prédécesseurs étaient tous pasteurs. Cela a permis une ouverture plus large sur la société civile et les partenaires institutionnels pouvaient, ainsi, être rassurés quant au respect de la laïcité.

Qu’est-ce-qui vous a motivé à en devenir le président ?

J’ai accepté ce poste plus eu égard à ma disponibilité qu’à mes compétences, mais, en y repensant, accepter ce poste me donnait aussi l’occasion de mettre en actes ma foi. Je pense que c’est une chose de proclamer sa foi et c’en est parfois une autre que de la mettre en pratique. Hors de l’action, je crois que la foi n’a pas vraiment de consistance.

Qu’est-ce-qui, à votre avis, fait la force de cette association ?

Selon moi ce qui fait sa force, c’est en quelque sorte sa « faiblesse ». AC3 est une petite association qui ne reçoit aucune subvention et dont les instances ne sont pas « rigides ». Cela lui confère une réelle souplesse dans ses décisions et orientations ainsi qu’une certaine indépendance, surtout financière. Grâce à cette indépendance, le budget de l’association n’est jamais mis en péril par d’éventuelles suppressions de subventions.

De plus, AC3 se confond avec l’activité d’accueil de ses résidents et, à ce titre, les personnalités de Christian et Annabelle Puiroux, l’équipe dirigeante de la Maison des Collines, ainsi que Pascale, la secrétaire, sont de réels atouts pour la structure. Le trio est une combinaison gagnante d’humilité et de foi, dégagée de tout esprit de prosélytisme. Ils sont tous trois animés d’un réel esprit de service auprès des résidents.

Ce constat n’est pas seulement le mien mais aussi celui des multiples visiteurs qui chaque année, foulent le sol des Collines. C’est grâce à leur travail qu’AC3 obtient des résultats probants, en terme d’insertion, année après année.

Quelles valeurs animent AC3 et comment se traduisent-elles ?

AC3 base toute son intervention sur des valeurs chrétiennes telles que la bienveillance, l’humilité, le partage, la solidarité, la fraternité, la tolérance et l’amour inconditionnel du prochain. Les valeurs sont tellement fortes qu’elles prennent parfois le pas, quand cela s’avère nécessaire, sur le règlement intérieur.

Je me souviens d’un résident qui avait beaucoup de mal à se lever le matin alors qu’il suivait une formation. Alors oui, en temps normal, le résident est responsable de son temps de réveil mais, dans cette situation précise, compte tenu des enjeux, Christian intervenait le matin auprès de lui pour l’aider dans son « challenge » du moment. Et parce que le directeur a fait le choix de dépasser le règlement, le résident a pu, quant à lui, aller au bout de sa formation. Il avait juste besoin d’un petit coup de pouce pour l’aider dans ses démarches de réinsertion à ce moment-là..

Y a-t-il une ou des situations qui vous ont particulièrement touché ?

Oui, bien sûr… Je pense à un jeune en particulier, accueilli aux Collines, et qui avait un parcours de vie semé de violence et de délinquance, fiché d’ailleurs au grand banditisme. Soit on l’accueillait aux Collines, soit il était expulsé dans son pays d’origine, sachant que là-bas non plus il n’était pas le bienvenu. À force de patience, d’écoute et de valorisation, ce jeune a effectué par la suite une formation à Orléans, il a accepté Christ dans sa vie et plus tard il est devenu bénévole dans une maison de retraite, pour aider aux repas des personnes âgés. Ce parcours a été très marquant pour moi…

Et puis nous avons eu récemment l’immense satisfaction d’apprendre qu’une des familles du mas des Oliviers avait obtenu sa carte de séjour. C’est très encourageant par rapport au travail que nous fournissons tout au long de l’année les uns et les autres, au sein des deux structures.

Je me souviens d’un résident qui avait beaucoup de mal à se lever le matin alors qu’il suivait une formation. Alors oui, en temps normal, le résident est responsable de son temps de réveil mais, dans cette situation précise, compte tenu des enjeux, Christian intervenait le matin auprès de lui pour l’aider dans son « challenge » du moment. Et parce que le directeur a fait le choix de dépasser le règlement, le résident a pu, quant à lui, aller au bout de sa formation. Il avait juste besoin d’un petit coup de pouce pour l’aider dans ses démarches de réinsertion à ce moment-là..

Le mot de la fin ?

Pour moi, Ac3 est une œuvre discrète et petite par sa dimension sociale, mais tellement précieuse et qui fait la démonstration qu’avec Jésus et avec un cœur sincère, peuvent s’accomplir de belles choses dans le domaine de l’accompagnement et de la « remise en selle » de personnes cabossées par la vie. J’entends encore les paroles d’une personne me disant : « votre association, c’est une pépite ! »

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